Ce 15 mars avait pour les travailleurs un goût acide puisque c’était le jour de la tenue de la commission mixte paritaire dans le cadre de l’examen du projet retraites. Une CMP formée de sept députés et sept sénateurs, et censée trouver un accord sur un texte commun aux deux assemblées. Ce qui a été fait et déclaré en fin d’après-midi.
Dans les cortèges, on a scruté pendant toute la journée les réseaux sociaux à la recherche d’informations sur les débats (à huis clos) de cette CMP. En fin d’après-midi l’accord sur un texte voté par dix voix contre quatre donnait le vertige. La commission a validé le recul à 64 ans de l’âge légal de départ en retraite, le décalage de deux ans pour les carrières anticipées, adopté la mesure carrières longues qui impliquerait que nombre de salariés concernés soient contraints de cotiser plus de 44 ans pour une retraite complète, elle a supprimé la prise en compte du critère agents chimiques dangereux du fonds d’usure professionnelle…
Ce texte issu de la CMP sera présenté ce 16 mars au Sénat et à l’Assemblée, selon la procédure pour un vote final dans chacune des Chambres… Ou l’adoption du texte de réforme, par un 49.3 déclenché à l’Assemblée par le gouvernement, lequel était toujours ces derniers jours à la recherche d’une majorité pour voter son projet.
Les salariés ne lâcheront pas prise face à la réforme des retraites proposée par le gouvernement. Malgré l’adoption du texte par la commission mixte paritaire, les organisations syndicales, en particulier FO, vont continuer à mobiliser les travailleurs pour faire entendre leur voix.
Un nouveau sondage montre que le soutien de la population à la mobilisation reste important. 62% des personnes interrogées souhaitent la poursuite du mouvement au-delà du 16 mars. Ces résultats montrent que la mobilisation populaire contre la réforme des retraites ne faiblit pas.
Les salariés sont particulièrement préoccupés par le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans et par les mesures carrières longues, qui les contraindront à cotiser plus longtemps pour bénéficier d’une retraite complète. Ces dispositions sont jugées injustes et inacceptables .
Si le gouvernement déclenche l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte à l’Assemblée, cela risque de provoquer de nouvelles manifestations et de renforcer la colère des travailleurs. Les organisations syndicales continuent de demander le retrait pur et simple de la réforme des retraites et appellent à la poursuite de la mobilisation dans les jours à venir.